Le groupe Michelin vient d’annoncer dans la presse un projet de simplification et de compétitivité en France, dont le volet principal est « jusqu’à 2300 suppressions de postes » échelonnées sur trois ans (jusqu’à 1100 postes tertiaires et jusqu’à 1200 postes en industrie).
La CFE-CGC déplore le nombre de suppressions de postes, notamment sur les activités industrielles qui n’étaient pas citées dans le projet Simply. Nous demanderons des explications détaillées sur ce chiffrage « jusqu’à 2300 postes », et nous mettrons tout en œuvre, site par site, pour faire baisser le nombre de suppressions de postes.
La CFE-CGC est choquée par l’ampleur des réductions d’effectif projetées dans une entreprise qui annonce aux marchés financiers des projections de résultats 2020 très positifs, avec un ROS supérieur à 1,6 milliard d’€ et un cash-flow libre supérieur à 1,2 milliard d’€, malgré la crise sanitaire.
Nous serons particulièrement vigilants sur les conditions de départ et sur les conditions de travail des salariés qui restent dans l’entreprise, les plans sociaux, les chaînes de valeur et les VSM se succédant à un rythme soutenu depuis une dizaine d’année.
L’entreprise met en valeur le dialogue social et annonce une concertation renforcée pour construire les accords d’entreprise qui seront nécessaires au déploiement de son programme. Néanmoins, pour un dialogue efficace, il faut une entreprise à l’écoute et capable de prendre en compte les propositions syndicales, ce qui n’a pas été le cas lors des dernières négociations (exemple NAO salaires). La CFE-CGC fera valoir les droits des salariés qu’elle représente. Nous serons donc exigeants sur la réalité de la concertation et sur le contenu des propositions d’accord de l’entreprise. Nous revendiquons un dialogue social de qualité au niveau national afin d’assurer des mesures équitables entre tous les sites industriels et tertiaires.
La CFE-CGC note l’engagement de la direction de ne fermer aucun site français d’ici 2024. Elle veillera au maintien des compétences et de l’effectif suffisants à l’atteinte des objectifs de production pour éviter toute situation rappelant celle vécue par les salariés de La Roche / Yon.
L’engagement d’un emploi créé pour un emploi supprimé pourrait être un « moindre mal », si les emplois créés étaient de niveau équivalent, ce qui est rarement le cas lors d’une restructuration. Nous rappelons d’ailleurs que les salariés des entreprises innovantes citées dans le Communiqué (Resicare, Addup, Pyrowave, Carbios…) ne bénéficient pas des mêmes contrats de travail que leurs « collègues » Michelin.
La CFE-CGC attend donc de l’entreprise un accompagnement de tous les salariés à la hauteur des ambitions affichées, surtout pour ceux qui poursuivront leur carrière dans l’entreprise. Les négociations annoncées vont tous nous concerner et modifier en profondeur les éléments de notre relation salarié – entreprise. Nous ne nous tromperons pas de combat et serons, comme toujours, au service des salariés.
La section syndicale CFE-CGC Michelin, le 6 janvier 2021.