A l’été 2020, nous étions pessimistes sur la perspective de rémunération variable 2021. Les niveaux de déclenchement de ROS des bonus Groupe & Equipes étaient inatteignables au regard de la situation économique et sanitaire. L’intéressement (3eme volet de la rémunération variable) dépend de critères locaux indépendant du ROS, mais dans le nouvel accord 2021-2023, il fait l’objet d’une très forte réduction de l’enveloppe allouée, avec un maximum atteignable de 5,65% de la masse salariale (contre 10% dans l’accord précédent).
En 2020, la CFE-CGC s’était insurgée contre cette baisse drastique et avait dû batailler fermer pour porter l’enveloppe de 5% (proposition de la direction) à 5,65%, alors même que le dispositif d’intéressement est fiscalement très avantageux pour l’entreprise.
Actant l’impossibilité d’atteinte des bonus Groupe & équipes, nos gérants ont proposé fin juillet un bonus exceptionnel, avec des seuils de ROS et de free cash-flow révisés à la baisse. Lorsque les résultats au T3 se sont avérés meilleurs que prévus, ils ont eu la sagesse de ne pas revoir ces seuils. Finalement, le bonus exceptionnel a pu être déclenché même s’il ne compense pas les bonus Groupes et Equipes. Les salariés le toucheront en mai prochain.
Coté intéressement, l’ensemble des sites français termine proche du maximum atteignable, soit 5,5% en moyenne, grâce à l’engagement et l’implication des salariés. Malgré ce haut niveau d’atteinte, l’enveloppe d’intéressement versée recule de 25%, passant de 66 M€ pour la MFPM à 50 M€. Depuis 3 ans, cette somme est en constante baisse.
De plus, un changement des modalités de répartition se met en place avec 60% uniformes et 40% proportionnels au salaire (contre 25% uniformes / 75% proportionnels précédemment). A partir du NRP N, c’est la double « peine » : une somme totale moindre et une répartition moins favorable. Il est compréhensible que les salariés soient déçus.
Avec l’intéressement et le bonus exceptionnel, les salariés toucheront une rémunération variable en 2021. Elle aurait pu être plus élevée, ou plus basse sans le bonus exceptionnel. Verre à moitié plein ou à moitié vide ? Il faut choisir son angle de vue.
En tout cas, « la nouvelle rémunération variable » à trois niveaux, reste incomprise de beaucoup de salariés, managers inclus. Surtout, ce système devra faire ses preuves pour que les salariés bénéficient davantage des résultats de l’entreprise.
Dominique Bourgois, Délégué Syndical