L’Assemblée Générale (AG) des actionnaires 2021 a fait une large place aux sujets environnementaux et à la façon dont Michelin y répond. Le film introductif donnait le ton. La recherche d’équilibre entre les 3 P (People / Planet / Profit) a été le fil conducteur de cette AG. Ainsi, Yves Chapot, après avoir rappelé la contribution active du Groupe dans la lutte face à la pandémie et sa très bonne santé financière en sortie de crise, a commenté l’évolution positive des indicateurs associés aux 3 P : taux d’engagement des personnes, la sécurité des salariés, la féminisation du management pour les personnes, le taux de matériaux durables, l’empreinte industrielle, le nombre de fournisseurs audités responsables pour la planète. Pour l’aspect financier, il a introduit la notion de création de valeur ajoutée nette et sa répartition entre les différentes parties prenantes de la société (salariés, institutions financières, états, actionnaires). Il a mis en avant aussi la volonté du Groupe de quantifier les externalités liées à ses activités et de réduire les externalités négatives (effets négatifs liés à son activité : émissions de CO2, consommation d’eau). La CFE-CGC soutient cette démarche responsable et transparente.
Le Conseil de Surveillance, qui a vu le départ de Michel Rollier comme président du Conseil et son remplacement par Barbara Dalibard, membre du Conseil depuis 2008, partage cette approche « tout durable », avec la création d’un comité de responsabilité sociétale de l’entreprise. Parmi les membres de ce comité figure Jean-Christophe Laourde, notre ancien Délégué Syndical Central, désigné administrateur salarié. Jean-Christophe apportera son engagement sans faille et son expérience de la réalité sociale du Groupe.
La présentation sur les matériaux haute-technologie a mis en évidence aussi la préoccupation du Groupe de valoriser les pneus en fin de vie et d’investir massivement dans la mobilité « propre » au travers de l’hydrogène.
Dans son discours, Florent Menegaux a insisté sur la nécessaire recherche d’équilibre entre les 3P pour avoir une croissance durable. Il a mis en avant 6 transformations majeures parmi lesquelles en premier lieu « Je suis Michelin ».
Enfin, les questions ont essentiellement tourné autour des enjeux d’environnement durables : hydrogène, mesure des critères extra-financiers, externalités négatives, recyclage, impact environnemental des transports… Autant de sujets sur lesquels Michelin entend être acteur et l’a montré au travers de réponses étayées. Yves Chapot a également répondu à une question que nous avions posée sur les rachats d’action en précisant qu’ils ne seraient plus un outil structurel de rémunération des actionnaires mais surtout un moyen d’éviter la dilution du capital suite à des actions vers le personnel ou des opérations de désendettement du Groupe. Il a aussi indiqué le souhait du Groupe d’augmenter le pourcentage de salariés actionnaires (50% actuellement) et leur part dans le capital du Groupe (2% du capital détenu par les salariés), sans pour autant citer de cible. Augmenter la part du capital détenue par les salariés est un souhait fort pour la CFE-CGC.
En synthèse, il est notable que les indicateurs financiers, pour une fois, soient passés au second plan, même si un engagement de taux de distribution aux actionnaires de 50% du résultat net a été pris. Le Groupe a affirmé sa volonté du « tout-durable » et l’a illustré concrètement par ses actions et orientations. La CFE-CGC salue cette volonté de la Direction d’avoir une approche globale et « tout-durable » mais regrette la part dévolue aux actionnaires qui nous semble trop élevée.
D.Bourgois / N.Mirvault