Le cabinet Secafi, mandaté par le CSE, a présenté aux élus la situation économique et financière de l’entreprise.
Après avoir passé en revue les marchés et leurs perspectives, le rapport s’est penché sur la capacité industrielle du Groupe. S’appuyant sur les présentations faites aux investisseurs et sur les documents publics, les auteurs ont estimé à 20% la baisse des capacités industrielles de l’Europe d’ici 2023 au profit de l’Asie dont les capacités progresseraient dans le même temps de 16%. Ils tablent également sur une diminution de la capacité totale du Groupe, en vue d’améliorer le taux de charge des usines existantes.
La direction s’est inscrite en faux par rapport à ces affirmations. Selon elle, les capacités industrielles de l’Europe demeureront et c’est uniquement leur poids relatif en pourcentage du total qui sera en recul. Concernant le maintien de l’activité industrielle en France, la direction a éludé : un maintien des capacités à l’intérieur d’une zone ne se décline pas linéairement au niveau d’un pays car on peut assister à des transferts d’activité d’un pays à l’autre.
Dans ce contexte, le rapport pointe les nombreuses incertitudes concernant l’avenir de Cholet : tonnage en recul, spécialisation sur le marché camionnette en faible croissance, coût façon peu compétitif par rapport à Olstyn, investissements limités, absence de projet alternatif… Même si la direction invite les équipes locales à se mobiliser, les nuages semblent s’amonceler dans le ciel choletais. De façon générale, 2020 restera une année noire pour la production sur le sol français : la crise du Covid et la fermeture du site de La Roche-sur-Yon auront conduit à un recul historique des tonnages : 153 kT alors qu’ils étaient de 330 kT en 2011. Plus que divisés par 2 en moins de 10 ans !
Concernant les comptes de la MFPM, le résultat net 2020 est fortement déficitaire (-185 M€). Ce résultat s’explique essentiellement par le fort recul du produit total (-941 M€, soit -16%). Les charges variables ont bien été ajustées au recul de l’activité mais certaines charges fixes demeurent et pèsent sur les comptes. Contrairement aux années précédentes, les frais de restructuration impactent peu ce résultat. Les salaires et rémunérations sont en recul de 6%. La situation financière reste saine, avec un endettement maîtrisé. Les investissements 2021 seront à la hausse par rapport à 2020 mais restent à des niveaux inférieurs à ceux de 2019, 2018 et 2017. Ce niveau d’investissement limité nous interroge sur la volonté réelle du Groupe de « muscler » ses usines françaises.
La CFE-CGC salue le sérieux du travail réalisé par les équipes de Secafi et l’éclairage qu’il apporte. Le rapport met en perspective les chiffres et souligne certains écarts entre la communication officielle et la réalité des faits.
Dominique Bourgois, Délégué Syndical, le 7 juillet 2021.