1- Une solide performance financière, proche de 2022:
En M€ | 2023 | 2022 |
Ventes nettes | 28 343 | 28 590 |
Résultat opérationnel des secteurs (ROS) | 3 572 | 3 396 |
Résultat Net | 1 983 | 2 009 |
Free Cash Flow avant acquisitions | 3 009 | 104 |
En valeur, les résultats 2023 sont très proches de ceux de 2022, à la différence notable du Free Cash Flow avant acquisitions. Comme d’habitude, la marge a été privilégiée aux volumes, au travers d’une stratégie de valeur : l’effet prix-mix a plus que compensé le recul des volumes dans des marchés pourtant orientés à la hausse. La forte amélioration du Free Cash Flow avant acquisitions vient d’une forte diminution des stocks et de créances commerciales en recul. Même si les activités hors du pneu peinent à émerger, ces résultats sont d’un haut niveau, surtout si on considère qu’ils intègrent une provision de 600 M€ pour restructurations. Le titre a pris 6% dans la foulée de la publication de ces résultats.
2- Un bonus Groupe élevé :
Pour les salariés, le bonus Groupe s’élève à 134% contre 70% l’an dernier. C’est une bonne nouvelle car cela signifie que les salariés sont bien associés aux très bons résultats du Groupe. La CFE-CGC salue ce partage des résultats. En revanche, dans ce contexte de variables élevées, nous pointons à nouveau la trop forte dispersion des bonus Groupe et Equipes entre salariés. Concrètement, un cadre groupe NRI D avec un taux d’atteinte de 90% de ses objectifs va recevoir en variable 3 fois ce que touche en fixe annuel un salarié NRI Q … Ce rapport nous semble trop marqué et préjudiciable à la cohésion sociale. En 2022, nous avions déjà interpellé la direction sur le sujet. En vain. Nous invitons donc à nouveau l’entreprise à rehausser le plancher et abaisser le plafond pour réduire les disparités et les rendre plus acceptables socialement.
3- Des rachats d’action qui interrogent :
Depuis 3 ans, le Groupe avait considérablement réduit ses rachats d’action, avec notamment deux années « blanches » (2021 et 2023). Lors de la publication des résultats, le Groupe a indiqué son intention de relancer cette pratique décriée – y compris par le gouvernement français – pour un montant pouvant aller jusqu’au milliard d’euros sur la période 2024-2026. Ces montants sont inhabituellement élevés pour le Groupe. A quelles fins ? Booster les plans Bib Action et rattraper l’absence de plan d’actionnariat en 2023 ? Se prémunir d’un fonds « vautour » en renchérissant le coût d’un éventuel rachat ? Redistribuer davantage aux actionnaires et ainsi se conformer aux « standards » du CAC40 ? La rémunération des actionnaires au travers des dividendes et des rachats d’action ne va-t-elle pas se faire aux dépens des investissements (2,3 Milliards d’€/an) ? Pour rappel, racheter ses actions est une consommation de cash, avec une logique court-termiste. La CFE-CGC attend les éclaircissements de la Direction et demande que ces rachats d’action soient prioritairement orientés vers le financement de plans Bib Action ambitieux.
Dominique BOURGOIS, DS le 15 février 2024
Bonjour et merci pour cet éclairage, complémentaire du communiqué officiel des résultats. Je suis bien en phase avec vos différents points, sauf sur une remarque:c’est vrai que le montant du rachat d’actions interroge, mais franchement c’est tout sauf du « court-termisme »! En tout cas, quand c’est fait au bon moment.
Mes arguments:
. le rachat d’action vise, soit à éviter la dilution des actionnaires quand il y a un Bib’actions (l’entreprise nous revend les actions qu’elle détient déjà et n’a pas besoin d’en créer de nouvelles), soit à diminuer le nombre d’actions en circulation (l’entreprise annule une partie des actions qu’elle détient). Dans les 2 cas, cela entraine que l’année suivante, chaque actionnaire aura une « part de gateau » un peu plus importante. Et donc, c’est une démarche qui vise le moyen et long terme, pour favoriser les actionnaires stables. Et les actionnaires les plus stables, c’est nous, qu’on appelle souvent les « petits porteurs ». Donc d’une certaine manière, bien sûr à notre niveau limité en part de capital, sur le long terme on est franchement gagnant en tant qu’actionnaire!
. Mais il faut faire le rachat d’actions au bon moment! IL faut racheter des actions quand leur cours est bas: avec la même somme dépensée, l’entreprise est beaucoup plus efficiente avec son capital (avec Notre capital, en tant qu’actionnaire). Parfois, les rachats sont faits en dépit du bon sens.
C’était la pensée du jour, et votre avis vaut bien le mien.
Bonne journée.
Merci pour cette très bonne analyse synthétique. Effectivement ce fort montant destiné au rachat d’actions interpelle alors que nous avons besoin d’investir dans des projets d’avenir