Selon la lettre d’information Vernimmen, le niveau de restitution aux actionnaires (dividendes + rachat d’actions) des groupes du CAC40 s’est établi au niveau record de 69,4 Milliards d’€ en 2021, soit une progression de 84% par rapport à 2020, année atypique suite à la crise sanitaire mondiale.
Les auteurs défendent la thèse selon laquelle les dividendes d’aujourd’hui permettent le financement des entreprises de demain, reprenant ainsi les notions souvent évoquées de « ruissellement » et « de premiers de cordée » dont l’efficacité n’a pas été démontrée.
Il existe de fortes disparités au sein du CAC 40 puisque six groupes (L’Oréal, Total energies, Sanofi, Stellantis, AXA et Arcelormittal) totalisent plus de 50% des fonds redistribués tandis que plusieurs grands groupes n’ont versé aucun dividende, soit par incertitude sur l’avenir (Renault), soit par volonté de financer prioritairement la croissance externe (Alstom). En intégrant les rachats d’action, le taux de distribution des bénéfices aux actionnaires passe au taux record de 98% (!) contre 35% l’an passé, qui était une année atypique. Concrètement, cela signifie que les actionnaires du CAC 40 ont récupéré, d’une manière ou d’une autre, la quasi-totalité des bénéfices réalisés par les entreprises.
Concernant Michelin, le Groupe se classe 30ème sur 40 en montants rendus aux actionnaires.
Cette relative modération s’explique d’abord par l’absence de rachats d’action en 2021. Yves Chapot a récemment confirmé qu’il n’était pas envisagé de rachats d’action en 2022, sauf circonstances particulières, le Groupe faisant le choix de privilégier sa croissance externe.
Pour ce qui est du niveau de versement des dividendes, Michelin a versé 410 M€ aux actionnaires, soit les 2/3 de ses bénéfices. C’est dans la moyenne des taux de redistribution de dividendes des Groupes du CAC 40 en 2021 (64%).
La CFE-CGC appelle à un équilibre de la répartition de la richesse créée entre actionnaires, salariés et investissements. A l’évidence, cet équilibre n’est pas là. Et même si le Groupe n’est pas le plus prolixe dans la distribution aux actionnaires, la CFE-CGC s’interroge sur sa capacité à, en même temps, distribuer bientôt 50% des bénéfices aux actionnaires, financer ses ambitions de croissance externe et associer les salariés aux résultats du Groupe.
D. Bourgois, délégué syndical, 14 février 2022