Le démarrage de discussions avec les organisations syndicales locales concernant l’avenir de 3 sites en Allemagne est un motif de légitime inquiétude pour nos collègues salariés allemands.
Nous leur apportons tout notre soutien. Selon la direction, les sites allemands souffriraient d’un déficit de compétitivité (coût du travail, de l’énergie).
Mais ces discussions sont aussi la conséquence de la stratégie d’écrémage du Groupe qui consiste à se concentrer sur les marchés les plus rémunérateurs.
Or l’activité PL, bien que rentable, est moins profitable que d’autres activités.
Si ces discussions devaient se conclure par la fermeture de site, au-delà de l’impact social, cela aurait évidemment aussi un impact sur les comptes du Groupe.
Pour mémoire, la fermeture de Bamberg avait entraîné une provision de restructuration de 125 M€. Alors, avec 3 usines, quel serait le coût d’une restructuration de cette ampleur ?
Ces « discussions » pourraient en présager d’autres ailleurs, y compris en France, car nous sommes très inquiets au vu du faible niveau d’activités de certains sites.
Je crains Enrico que les choses ne soient pas aussi simple que cela. Il s’agit ici d’une des principales production de pneu rechapé PL en Europe. Si les autres usines sont capables d’absorber la demande alors aucun problème. En revanche si ce n’est pas le cas c’est notre modèle PL multi vie qui peut être en difficulté. Et là il s’agit d’avoir une lecture de l’impact que cela peut avoir sur le résultat des ventes en PL neuf. Pour le coup la rentabilité de la production PL neuf est plus satisfaisante mais la principale valeur pour nos clients repose sur la rechapabilité en Remix de la carcasse neuve Michelin… Vous voyez la suite de l’histoire si nous ne répondons pas à la demande en rechapé Remix? Il y aura une baisse des ventes en PL neuf qui est une activité rentable. Nous ne devons pas ignorer le lien entre le neuf et le rechapé. Une seule lecture comptable ne suffit pas nous devons penser en terme de stratégie globale.
Nous somme dans une « world company » qui privilégie la marge, plutôt que le chiffre d’affaires. Si on accepte de prendre ce point de vue, ces décisions sont assez normales: l’actionnaire se débarasse des branches les plus faibles.
Une fois que l’on a intégré cela (et toutes choses égales par ailleurs), c’est à chacun de se demander si l’herbe n’est pas plus verte ailleurs. Mais la réponse n’est souvent pas évidente! Et ceci, quel que soit le stade de carrière où l’on est.
Ceci étant dit, vu la relative bonne santé économique de l’Allemagne proche du plein emploi, pour beaucoup de nos collègues ce sera peut être une opportunité: la compétence « Michelin » est plutôt reconnue, et sera probablement mieux valorisée ailleurs…