Les mandats externes permettent de s’investir dans des instances essentielles du dialogue social et de contribuer à la gestion des relations entre différentes parties prenantes, comme les employeurs et les salariés. Ces engagements me permettent de défendre les droits des salariés tout en participant à des décisions stratégiques importantes pour la collectivité. Voici un aperçu de mes différents rôles et contributions.
1. Conseil des prud’hommes : garantir la justice sociale
Depuis huit ans, j’exerce en tant que conseiller prud’homme, d’abord en section Industrie, puis en section Encadrement. Mon rôle consiste à aider à résoudre les conflits entre employeurs et salariés. Depuis plusieurs années, je suis suppléante du président de la Section Encadrement au conseil des prud’hommes de Clermont-Ferrand. À ce titre, je préside, une séance par mois en veillant au respect des temps de parole et à l’équité des échanges. Lors des délibérations, j’anime les débats, consigne les décisions et rédige les jugements.
Rôle du conseiller prud’homme
Lors des séances de conciliation, deux conseillers (un représentant des salariés et un des employeurs) agissent en tant que médiateurs pour chercher une solution amiable. Si aucun accord n’est trouvé, le dossier est transmis au bureau de jugement composé de quatre conseillers prud’hommes (deux représentants des salariés et deux des employeurs). Lors de l’audience, les conseillers examinent les litiges, écoutent les arguments des deux parties, analysent les preuves et appliquent le droit du travail pour rendre une décision contraignante.
Compétences requises pour ce rôle
Pour devenir conseiller prud’homme, il est nécessaire de maîtriser plusieurs compétences :
Pour maintenir et développer ces compétences, les conseillers suivent une formation juridique continue durant leur mandat.
Accompagnement des salariés : un soutien essentiel
Être accompagné par un conseiller prud’homme lors d’un entretien apporte de nombreux avantages aux salariés :
2. Conseil d’administration de l’URSSAF *: un rôle stratégique
Depuis trois ans, je siège au conseil d’administration régional de l’URSSAF. Ce rôle consiste à contribuer à la gouvernance de l’organisation et à participer à son bon fonctionnement.
Définition des orientations stratégiques
Le conseil d’administration prend des décisions sur des sujets essentiels, comme la politique de recouvrement des cotisations, l’approbation des budgets et l’évaluation des projets de développement. Une partie de la mission consiste également à analyser les performances de l’URSSAF en matière de recouvrement et de service aux cotisants.
Représentation des intérêts des cotisants
Le conseil veille à représenter les intérêts des cotisants, qu’il s’agisse d’employeurs ou de travailleurs indépendants, tout en s’assurant que leurs besoins et préoccupations sont pris en compte. Il garantit également le respect des lois et des réglementations en vigueur.
Commission de Recours Amiable (CRA)
En parallèle, je siège à la Commission de Recours Amiable (CRA), qui examine les recours des cotisants sur des litiges concernant le calcul des cotisations, les pénalités ou les redressements. Cette instance offre une alternative au recours judiciaire, permettant une contestation plus rapide et moins coûteuse. La CRA prépare des réponses et observations pour éclairer les membres et prend des décisions visant des solutions justes et conformes au droit.
Accompagnement et conseils aux salariés
Cette mission me permet de décrypter les messages de l’entreprise concernant l’URSSAF lors des négociations et informer les salariés sur leurs droits en cas de litiges avec le service paie.
* Union de Recouvrement des Cotisations de Sécurité Sociale et d’Allocations Familiales
3. Conseil Technique Régional (CTR Industrie) de la CARSAT *: prévention des risques
Depuis dix ans, je suis membre titulaire du Conseil Technique Régional (CTR INDUSTRIE) de la CARSAT. Ce conseil est chargé de la gestion des risques professionnels et de la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles.
Contributions à la gestion des cotisations
Je participe aux décisions concernant les majorations ou minorations des cotisations pour les accidents du travail et maladies professionnelles, et j’aide à définir les priorités de prévention. Mon rôle consiste également à représenter les intérêts des salariés dans les discussions relatives à la santé et à la sécurité au travail.
Partage des outils de prévention
Cette mission me permet de maîtriser les dispositifs de prévention mis en place par la CARSAT et de transmettre ces informations aux salariés de Michelin afin qu’ils soient informés des bonnes pratiques et des aides disponibles.
* Caisse d’Assurance Retraite et de la Santé au Travail
Conclusion : Un engagement enrichissant, mais parfois peu reconnu
Les mandats externes offrent une réelle opportunité de formation et de développement professionnel. Ils permettent d’acquérir des compétences précieuses, comme la gestion des conflits, la prise de décision stratégique et l’analyse juridique. Ces expériences contribuent à renforcer la culture du dialogue social et la capacité de représentation de l’entreprise.
Cependant, il est regrettable qu’au sein d’une entreprise qui affichait une volonté de « valoriser » le dialogue social et de reconnaître les compétences acquises à travers ces engagements, les mandats externes n’aient pas été intégrés dans l’accord d’entreprise sur le dialogue social. Cela est d’autant plus paradoxal que plusieurs salariés siègent dans ces instances pour l’entreprise, renforçant ainsi son image et sa crédibilité.
Reconnaître l’investissement des collaborateurs engagés dans des mandats externes permettrait non seulement de renforcer le dialogue social interne, mais aussi d’encourager d’autres salariés à s’impliquer dans ces fonctions qui enrichissent à la fois les compétences individuelles et le collectif.
excellent article très éclairant , sur des missions clés, souvent peu voire pas connues.
Dommage que l’entreprise ne capitalise pas plus sur ce remarquable investissement et les compétences qui vont avec.
Tout à fait, cher lecteur. Nous sommes également déçus que l’entreprise ne reconnaisse pas cet investissement à la hauteur des compétences démontrées.