Lors de la publication des résultats du troisième trimestre 2025, Michelin a émis un « profit warning », actant que les objectifs initiaux 2025 de ROS et de Free Cash Flow ne seraient pas atteints. Ils ont également indiqué qu’ils allaient revoir à la baisse de leurs objectifs de résultat opérationnel (ROS) de 4,2 milliards d’€ et de marge opérationnelle à 14% pour 2026.
La CFE-CGC avait déjà mis en garde : les objectifs financiers nous semblaient difficilement accessibles et les conditions de marché ne sont actuellement pas réunies pour atteindre les objectifs initialement définis. Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, avons-nous titré :
https://www.cfecgcmichelin.org/2025/07/28/resultats-semestriels-2025-we-have-a-dream/
Le respect des faits – et surtout des chiffres – montre que malgré une progression régulière sur les 20 dernières années, certains seuils ne se franchissent pas facilement. Ainsi, le seul « effet mix » ne peut pas suffire à faire passer le Résultat opérationnel de 3 à 4 milliards. Et on visualise bien qu’un plafond de verre à 12,6% de marge opérationnelle se dessine, assez loin des 14% initialement ambitionnés pour 2026 – comme on le voit sur le graphique ci-dessous.
Pour espérer aller plus haut, il faudrait que toutes les planètes soient alignées : marchés dynamiques et accessibles à tous aux mêmes conditions, concurrence « loyale » avec les mêmes règles du jeu pour tout le monde, prix des matières premières abordables, taux de change favorables, etc…
Avec lucidité, nos gérants font le constat que ces conditions ne sont actuellement pas toutes réunies. Et ils en tirent les conséquences en révisant les objectifs. Cette révision va dans le bons sens et nous semble plus sage que la tentation de compenser l’insuffisance de la croissance des ventes par une accélération de la réduction des coûts, notamment de personnel, dans le but d’atteindre d’inaccessibles objectifs.
La CFE-CGC regrette que cet ajustement d’objectifs aux réalités du marché ne s’accompagne pas d’un ajustement des critères du Bonus Groupe dont on a déjà pointé la dérive vers le toujours plus haut : https://www.cfecgcmichelin.org/2025/01/14/bonus-groupe-allez-plus-haut/

moi ce qui m’interroge c’est la répétition et la précocité des « réductions des dépenses » et « restrictions de déplacements », qui sont devenues le nouveau standard, pour des années qui au final sont les meilleures années de résultats du groupe.
ca me fait penser qu’on ne reviendra jamais à ce qu’on considère être le niveau normal de déplacements
on accumule les années où des industrialisateurs centraux ne sont pas allés voir leur site, ne connaissent pas les équipements et surtout avec le turn over, ne connaissent plus les acteurs locaux…
les suivis d’essais et les troubleshootings se font à distance,
on n’est plus visibles dans les congrès
chacun de ces éléments à l’air « non business critical » mais bout à bout, combien de temps on peut fonctionner dans ce mode sans impacter notre performance?
Merci d’ouvrir ainsi le débat.
Merci pour cet article très éclairant ! Cette analyse met en lumière une réalité que bq d’entre nous pressentaient les objectifs initiaux étaient ambitieux peut être trop. Leur révision est une décision lucide. Mais il serait bien qu’elle soit accompagnée d’un ajustement des critères bonus Groupe. Si les ambitions baissent, les attentes envers les salaires doivent aussi être réalignées.
Oui, c’est ce que nous pensons aussi.
Bonjour
merci pour cette analyse, cependant je ne suis pas sûr , au contraire que la variable » personnel » ne soit pas activée. c’est déjà le cas avec de nombreux projets de délocalisation.
Il est peut-être encore temps d’arrêter l’activation de cette variable !